Réunion du conseil de Bank Al-Maghrib

Rabat, le 26 mars 2013

 

1.     Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu sa réunion trimestrielle le mardi 26 mars 2013.

 

2.     Le Conseil a examiné l’évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions d’inflation à l’horizon du deuxième trimestre 2014.

 

3.     Le Conseil a noté que l’inflation est restée modérée, en dépit des hausses enregistrées ces trois derniers mois où elle s’est établie à 2,6% en décembre et janvier et à 2,2% en février, en liaison principalement avec l’augmentation de 10% en moyenne sur la période des prix des produits alimentaires volatils. L’inflation sous-jacente, qui traduit la tendance fondamentale des prix, est demeurée contenue à moins de 1%. En outre, la décélération antérieure du rythme d’accroissement des prix internationaux des matières premières, notamment ceux des produits énergétiques et alimentaires, continue de se diffuser vers les prix à la production industrielle, dont la progression en glissement annuel est revenue de 1,7% en décembre à 0,6% en janvier.

 

4.     Sur le plan international, la conjoncture demeure caractérisée par la faiblesse de l’activité économique et la persistance des incertitudes liées à sa reprise. Les résultats des comptes nationaux du quatrième trimestre 2012 font ressortir un ralentissement à 1,6% de la croissance aux Etats-Unis et une diminution de 0,9% du PIB dans la zone euro. Les projections pour 2013 ont été révisées à la baisse, la croissance devant s’établir selon le FMI à 2% aux Etats-Unis et à -0,2% dans la zone euro. Par ailleurs, le chômage a reculé à 7,7% en février aux Etats-Unis, alors qu’il est resté proche de 12% dans la zone euro, sur la base des données du mois de janvier. Pour sa part, le crédit a enregistré à fin janvier un ralentissement aux Etats-Unis, tout en restant au-dessus de 5%, alors que dans la zone euro, il a poursuivi sa contraction amorcée depuis mai 2012. Au niveau des marchés boursiers, les indices continuent, à fin février, à afficher des améliorations significatives aux Etats-Unis et des évolutions contrastées d’un pays à l’autre dans la zone euro.

L’ensemble de ces évolutions laissent entrevoir pour l’économie nationale l’absence de pressions inflationnistes significatives d’origine externe au cours des prochains trimestres.

 

5.     Au niveau national, la croissance est estimée à 2,6% au quatrième trimestre et à moins de 3% pour l’ensemble de l’année 2012. En 2013, malgré l’incertitude entourant l’évolution de l’activité chez nos principaux partenaires et celle des prix mondiaux des produits énergétiques, la croissance devrait se situer entre 4% et 5%, soutenue notamment par la hausse prévue de l’activité agricole. L’output gap non agricole, plus pertinent pour l’appréciation des tensions inflationnistes, devrait évoluer à des niveaux négatifs à court terme, indiquant l’absence de pressions significatives sur les prix.

 

6.     Sur le plan des finances publiques, les données de 2012 montrent un creusement du déficit budgétaire, hors recettes de privatisation, à 7,6%, après 6,7% en 2011,  lié notamment à l’aggravation des charges de compensation. En 2013, ce déficit devrait se situer à 5,5% du PIB selon les dernières prévisions.

 

7.     Au niveau des comptes extérieurs, les données les plus récentes font ressortir une atténuation de 17,5% du déficit commercial à 27,5 milliards de dirhams à fin février, en liaison avec une baisse des importations (-10,8%) plus importante que celle des exportations (-3%). Les recettes voyages ont augmenté de 2%, alors que les transferts des MRE se sont contractés de 2,9%. En outre, les rentrées au titre des investissements directs étrangers ont atteint 10,2 milliards de dirhams contre 5,3 milliards une année auparavant. Dans ces conditions, les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib représentent à fin février environ 4 mois d’importations de biens et services.

 

8.     L’analyse de la sphère monétaire à fin janvier 2013 indique la poursuite de la modération de la création monétaire. En effet, la croissance annuelle de M3 s’est établie à 2,4% en janvier, contre 3,8% au quatrième trimestre 2012. Celle du crédit est passée de 5,2% à 3,2% et selon les chiffres préliminaires de février, elle s’est accélérée à 3,9%.  Au titre de l’année 2013, la progression du crédit devrait se situer, sur la base des dernières informations disponibles, dans une fourchette de 5% à 6%. Dans ce contexte, l’écart monétaire devrait rester négatif, indiquant l’absence à moyen terme de tensions inflationnistes d’origine monétaire.

 

9.     Tenant compte de l’ensemble de ces éléments, l’inflation à l’horizon des six prochains trimestres devrait rester globalement en ligne avec l’objectif de stabilité des prix à moyen terme. Elle devrait se situer autour de 2,2% en 2013, de 1,6%  au deuxième trimestre 2014 et de 2% en moyenne sur l’horizon de prévision.

 

10.  Dans ce contexte caractérisé par une balance des risques équilibrée, sous l’hypothèse du maintien du dispositif actuel de compensation, et une prévision centrale de l’inflation durablement en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%.

 

11.  Le Conseil a, par ailleurs, analysé et approuvé les comptes de la Banque, son rapport de gestion, ainsi que l’affectation du résultat au titre de l’exercice 2012.

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