2019
Les documents de travail sont des papiers de recherche produits par les cadres de Bank Al-Maghrib ou en collaboration avec des chercheurs externes principalement dans les domaines constituant le centre d’intérêt de l’Institution. Leur publication s’inscrit dans la politique générale de transparence de la Banque. Elle vise à partager les résultats des travaux de recherche menés, à susciter les débats sur les questions économiques et financières et à renforcer les liens avec les milieux universitaires et de recherche.
Les domaines couverts par cette publication sont multiples et incluent, en particulier, la politique monétaire et de change, la stabilité financière, la supervision bancaire, la modélisation macroéconomique et les politiques publiques. Les documents publiés sont préalablement évalués par des arbitres externes, universitaires et chercheurs de Banques centrales réputées, afin de garantir une meilleure qualité et rigueur scientifique. Toutefois, les idées et les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Bank Al-Maghrib.
Liste des Documents de travail publiés
Aya Achour
Résumé :
Ce document de travail investigue le rôle des réserves de changement dans le fonctionnement de l’économie marocaine à travers la proposition et l’estimation d'une version augmentée du modèle dynamique stochastique d'équilibre général (DSGE) séminal de Smets et Wouters en économie ouverte. UNE l’opposé des formes standards relevées dans la littérature, le DSGE proposé tente de combler l’écart entre les travaux sur les régimes de changement et ceux sur la théorie de la tarification des actifs financiers en testant l’e¤et du niveau des réserves de change sur la prime à terme des taux des bons du trésor. Les résultats obtenus en matière de qualité d’ajustement et de fonctions de réponse impulsionnelles du modèle démontrent l'existence d'une relation procyclique entre le niveau des réserves de changement et le cycle économique au Maroc. Les effets de second tour que celles-ci sont amenées à exercer sur les variables réelles et que l’on peut traduire en un mécanisme d’ampli… cation des chocs, accroissent la volatilité de l’économie marocaine et réduisent les marges de manœuvre de la politique monétaire. En termes d'implications économiques, l’occultation d’un tel mécanisme révisé à négliger une limite supplémentaire du régime de changement… xe qui pourrait, lorsqu’elle N'est pas intégrée, biaiser la comparaison avec le régime de changement flexible au Maroc. Enfin, une flexibilité plus le produit du régime de changement au Maroc participerait à atténuer l'excès de volatilité qui résulte des fluctuations des réserves de changement dans la mesure où le taux de changement peut s’ajuster en continuer pour absorber les différents chocs économiques.
Classification-JEL : C11, C32, E4, E5, E32, E60.
Mots clés : DSGE, rigidités, estimation bayésienne, politique monétaire.
N°2: Processus de libéralisation du compte capital : évolutions et défis pour l’économie marocaine
Kamal Lahlou
Résumé :
Ce travail a pour objectifs de mettre la lumière sur les progrès réalisés par le Maroc en matière d’ouverture du compte capital, les paliers restants à franchir et d’analyser à travers un modèle en données de panel estimé sur 47 pays émergents et en développement quelques facteurs structurels d’attractivité des investissements étrangers. Au plan des résultats, il ressort de l’analyse de la réglementation que le compte capital affiche une ouverture quasi totale pour les investissements étrangers de court et de long terme et partielle pour les entreprises marocaines financières et non financières. Pour les personnes physiques, il demeure restreint. Aussi, les modèles ont montré que les déterminants les plus influents des entrées de capitaux sont le PIB, l’équilibre du compte courant, la stabilité des prix et la variation modérée du taux de change. L’ouverture du compte capital peut être davantage considérée comme une condition nécessaire pour permettre aux capitaux étrangers d’intégrer l’économie, mais non suffisante pour attirer d’importants flux. S’agissant des recommandations et s’appuyant sur les résultats des estimations et les enseignements des expériences internationales, il ressort que, d’une part, des avancées doivent être réalisées en matière de soutenabilité des équilibres internes et externes, mais aussi au niveau des réformes structurelles à même de permettre des gains de productivité et de favoriser l’éclosion d’un environnement des affaires plus propice. Pour ce qui est de la réglementation, il semblerait important de prêter une attention particulière aux risques liés aux investissements de portefeuille qui sont presque totalement libéralisés pour les non-résidents. Par ailleurs, la stratégie de la libéralisation graduelle, notamment pour les résidents, doit être maintenue au fur et à mesure de l’avancement du processus de flexibilisation du taux de change et en fondant les décisions sur les gains escomptés en termes de croissance et de stabilité des équilibres macroéconomiques.
Classification-JEL : E44, G20, F43.
Mots clés : Contrôles de capitaux, libéralisation du compte capital, déterminants des flux de capitaux
N°3: Salaire minimum au Maroc : faits stylisés et impacts économiques
Achour Aya et Chafik Omar
Résumé :
Dans ce travail, nous explorons l’impact des revalorisations du SMIG sur un ensemble de variables macroéconomiques d’intérêt pour le décideur. La méthodologie adoptée se déroule en trois phases : d’abord une analyse des faits stylisés relatifs au salaire minimum au Maroc, ensuite une estimation de l’impact de sa hausse sur le marché du travail en recourant à un VAR bayésien et enfin, une mise en simulation de ces chocs à l’ensemble de l’économie à travers le modèle MOPAM, outil de simulation de Bank Al-Maghrib. Les résultats indiquent que le ratio du salaire minimum sur le salaire moyen (indice de Kaitz) demeure sensiblement élevé au Maroc et que la distribution salariale est concentrée autour du SMIG, particulièrement durant les années marquées par une faible croissance. La mise en simulation d’une hausse de 5% du SMIG montre, en outre que, cette dernière aurait un impact négatif, quoique modéré, sur l’économie marocaine. Néanmoins, les effets limités sur les principales variables macroéconomiques, contrebalancés, par ailleurs, par les implications adverses en matière de chômage, tiendraient surtout à l’ampleur de la hausse initiale qui a été fixée à 5%. Des effets de non-linéarité pourraient accentuer ces effets pour des relèvements plus importants.
Classification-JEL : J01, C30, C32.
Mots clés : Salaire minimum, Estimation Bayésienne, Modèles autorégressifs vectoriels.
Hicham Bennouna, Tomasz Chmielewski, Mohamed Doukali
Résumé : Cette étude examine la transmission des décisions de politique monétaire de Bank Al-Maghrib vers l’endettement des entreprises non financières en fonction de leurs caractéristiques individuelles à savoir : l’âge, la taille, le profit et le collatéral. Les données bilancielles utilisées couvrent un panel non cylindré d’entreprises non financières ayant déclaré leurs états comptables entre 2010 et 2016. Les résultats de cette étude confirment que le canal du taux d’intérêt constitue un levier important de transmission des décisions monétaires vers les sphères financière et réelle. En effet, le ratio d’endettement financier accuse globalement une baisse suite à une politique monétaire restrictive. De plus, l’impact des décisions de politique monétaire sur la structure de financement des entreprises présente une hétérogénéité significative selon leurs caractéristiques individuelles, suggérant ainsi que le canal bilan est effectif au Maroc.
Classification-JEL : JEL : E44, E52, G20.
Mots clés : bilan des entreprises, transmission de la politique monétaire, données de panel.