Réunion du conseil de Bank Al-Maghrib - 27 Mars 2012

Rabat, le 27 mars 2012 

1.      Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu sa réunion trimestrielle le mardi 27 mars 2012. 

2.      Le Conseil a examiné l’évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions d’inflation à l’horizon du deuxième trimestre 2013. 

3.      Le Conseil a noté que l’évolution de l’inflation est restée modérée, en ligne avec l’appréciation faite lors de sa réunion de décembre dernier. Après 0,4% en moyenne au quatrième trimestre 2011, l’inflation en glissement annuel s’est située à 0,9% en janvier pour revenir à 0,4% en février. Parallèlement, l’inflation sous-jacente, qui reflète la tendance fondamentale des prix, s’est établie à 1,4% en février, après 1,6% en janvier et 1,7% en décembre. Dans le même temps, le rythme de progression des prix à la production industrielle a significativement décéléré, revenant de 13,4% en décembre à 7,8% en janvier, en liaison avec le recul du rythme de renchérissement des matières premières sur le marché international. 

4.      Sur le plan international, les perspectives de croissance de l’activité économique pour 2012 ont de nouveau été abaissées pour tous les groupes de pays, avec une ampleur plus marquée pour ceux de la zone euro, pour lesquels l’incertitude sur la soutenabilité des dettes souveraines persiste et les risques de récession se sont intensifiés. En parallèle, une relative atténuation des tensions a été observée au niveau des conditions financières, les marchés monétaires et obligataires, aussi bien aux Etats Unis que dans la zone euro, ayant connu une baisse des rendements des titres souverains, ainsi qu’une modération des taux et spreads interbancaires. Globalement, ces évolutions laissent entrevoir une poursuite du reflux des tensions inflationnistes d’origine externe au cours des prochains trimestres, ainsi qu’une baisse plus accentuée de la demande étrangère adressée au Maroc. 

5.      Au niveau national, l’estimation de la croissance sur la base des données disponibles, aussi bien pour le PIB global que pour celui non agricole, a été maintenue entre 4% et 5% pour l’année 2011, tandis que la prévision pour 2012 a été revue à la baisse. La matérialisation des risques qui pèsent sur la performance du secteur agricole, ainsi que l’affaiblissement anticipé de l’activité dans les pays partenaires, devraient en effet ramener la croissance à moins de 3% pour le PIB global et entre 3% et 4% pour sa composante non agricole. Dans ces conditions, l’output gap non agricole, plus pertinent pour l’évaluation des tensions inflationnistes, devrait globalement se maintenir à des niveaux ne représentant pas de risques pour la stabilité des prix au cours des prochains trimestres. 

6.      L’analyse des évolutions monétaires fait ressortir une stabilité du rythme de progression annuel de M3 à 5,7% entre le quatrième trimestre 2011 et le mois de janvier 2012. L’écart monétaire s’est en conséquence maintenu à un niveau négatif, laissant indiquer l’absence de pressions d’origine monétaire sur les prix. Pour sa part, le rythme de progression du crédit bancaire a enregistré une augmentation ponctuelle notamment des facilités de trésorerie, passant de 8,1% au dernier trimestre 2011 à 10,6% en janvier 2012, avant de revenir en février autour de 8% selon les chiffres préliminaires. 

7.      Sur la base de l’ensemble de ces éléments, la prévision centrale de l’inflation ressort en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. L’inflation devrait s’établir à environ 1,9% au terme de l’horizon de prévision, soit le deuxième trimestre 2013, et devrait se situer autour de 1,7% pour 2012. Pour sa part, l’inflation sous-jacente devrait  rester modérée, ne dépassant pas 2% au terme de l’horizon de prévision. 

8.      Dans ce contexte caractérisé par un repli sensible de l’activité économique et d’une prévision centrale de l’inflation durablement en ligne avec l’objectif de stabilité des prix ainsi qu’une balance des risques orientée à la baisse, le Conseil a décidé de ramener le taux directeur de 3,25% à 3%, tout en continuant de suivre de près l’ensemble de ces éléments. 

9.       Le Conseil a, par ailleurs analysé et approuvé les comptes de la Banque et le rapport de gestion, ainsi que l’affectation du résultat au titre de l’exercice 2011. 

10.   Le Conseil, après avoir pris note du rapport du Comité d’audit, a également examiné et approuvé le programme d’audit interne pour l’année 2012.

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